Le Nikon Film Festival, ou l’humain avant tout : rencontre avec l'organisateur de ce festival unique
Le Nikon Film Festival est un festival de court-métrage français lancé par la marque de matériel photo et vidéo Nikon. Alors que la 11ème édition bat son plein, CRUSOA a rencontré l’organisateur de ce festival pas comme les autres.
Moteur et… COUPEZ ! Ça y est, ce midi sonne la fin des participations pour la 11èmeédition du Nikon Film Festival. Lancé en 2010 par la marque japonaise éponyme Nikon, ce festival de courts-métrages a réussi au fil des années à gagner en visibilité et à devenir un festival reconnu dans le milieu du cinéma. Pour mieux comprendre ce qui a fait le succès du « NFF », CRUSOA a rencontré Alexandre Dino, l’organisateur de ce petit géant festival. Il nous raconte la genèse de ce festival, sa recette secrète pour en faire un festival reconnu 11 ans après sa création, mais surtout l’ingrédient essentiel de ce succès : l’humain.

Un festival né d’une volonté marketing
Si le Nikon Film Festival a su grandir pour s’affranchir dans l’esprit du public de ses créateurs, ce festival était au départ un produit marketing lancé par la marque japonaise Nikon. Celle-ci, productrice de matériel photo et vidéo, cherche en 2010 à être plus présente dans l’univers de la vidéo. Son matériel est capable de produire des contenus vidéo de qualité, pour autant elle n’est pas référencée par rapport au matériel vidéo. Il a donc fallu trouver une solution pour se rendre plus visible. « Nikon se demandait comment être plus visible dans l’univers de la vidéo, sans pour autant faire du marketing. Ils ont eu l’idée d’être au plus près des vidéastes, de les rencontrer et de leur laisser un espace de création. Nikon a alors proposé une plateforme accessible à tous sur Internet, sous la forme d’un événement culturel gratuit et accessible, pour favoriser ces rencontres. Ils ne sont pas producteurs ou diffuseurs. Par contre, ils deviennent accompagnateurs de talents. » raconte Alexandre Dino, organisateur du Nikon Film Festival depuis la première heure.« Je viens de Clermont-Ferrand, j’ai baigné dans le court-métrage toute ma vie. Lorsqu’on m’a proposé l’idée de développer ce festival en 2010, je me suis investi à 300% pour le faire grandir. Aujourd’hui, le festival a complètement grandi et a presque perdu son aspect marketing. Seul l’événement artistique est resté dans l'esprit des gens.»
Un festival pensé comme un défi artistique et professionnel
Ce festival suit une organisation particulière : chaque année, un thème est proposé aux vidéastes, ils doivent alors produire un court-métrage de 2min20 maximum, qui sera ensuite visionné et évalué par un jury composé de professionnels de plusieurs milieux. Cette année, on retrouve dans le jury des journalistes, des producteurs de cinéma, des acteurs, des réalisateurs etc… Parmi les noms célèbres du jury, on reconnait cette année Jonathan Cohen, Louise Bourgoin, Eric Judor, Alice Belaïdi ou encore Reda Kateb ! Alexandre Dino explique ce choix de confronter les professions : « On essaye de confronter les points de vue, pour ne pas favoriser une seule vision de la création. Et puis on essaye de faire du Nikon un vrai tremplin professionnel : on fait venir tous les directeurs de castings lors des projections des courts-métrages, on organise des rencontres entre les lauréats et les professionnels du cinéma… On a de la chance : tous ceux qui sortent du Nikon disent qu’ils ont trouvé du travail juste après. »
Cette année, le thème choisi a été pensé en fonction du contexte. « Cette année le thème c’est « Le jeu ». On voulait un thème positif, qui insuffle de la positivité. On choisit toujours nos thèmes pour que les participants puissent se projeter, et cette année ne fait pas exception, malgré le contexte. » Le festival se veut donc être un défi artistique, avec un thème et des contraintes imposées, mais aussi un défi professionnel, puisqu’il faut réussir à impressionner les pros pour peut-être se faire remarquer dans le milieu du cinéma.
Un festival tourné vers l’humain
Mais si ce festival était d’abord un projet marketing, il se différencie des autres festivals par son ouverture et son humanité. « On est l’un des rares évènements ouverts à tous, gratuits, et qui diffusent tout ce qu’ils reçoivent. On créé des débats et des discussions, on échange. On essaye de ne pas exclure qui que ce soit : les amateurs sont mélangés aux professionnels, il n’y a pas de frontière de catégorie entre les deux. Et puis on autorise les participants à proposer leurs créations à d’autres festivals. On veut que les films se diffusent le plus possible. » Une ouverture qui a fait le succès du Nikon Film Festival au fil des années. « Nous sommes devenus des référents pour les jeunes créateurs. Ils avaient des questions, des inquiétudes par rapport aux tournages pendant la crise sanitaire. On a répondu à tout le monde. »
Quel avenir pour le Nikon Film Festival ?
« Ce qui nous différencie des autres festivals c’est l’ouverture vers les autres. On exclut personne, on accepte tout le monde. On espère devenir un véritable tremplin pour les talents de demain. Par notre festival, on espère créer des liens et des relations entre les créateurs, entre les amateurs et les professionnels. Ce qui a fait que le Nikon grandisse, ce sont les liens qu’on a tissé au fur et à mesure. On veut continuer à mettre en avant les jeunes talents et donner envie de faire des films. » précise Alexandre Dino. Finalement, le Nikon Film Festival est un festival qui valorise la création plus que la récompense, et dans un contexte où l’imagination et la création sont à l’arrêt, voir de beaux projets comme celui-là continuer est une vraie bouffée d’air frais !
Pour ne rien rater du Nikon Film Festival et commencer à voter pour vos créations préférées à partir du 24 février, ça se passe par ici !
Alors, quel sera votre court-métrage favori ?
Photos : tous droits réservés à @nikonfilmfestival / Instagram ; Nikon Film Festival.