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Nikon Film Festival : « Les contraintes du festival garantissent une certaine protection »

Il y a quelques semaines, Crusoa avait rencontré l’organisateur du Nikon Film Festival. Cette semaine, Crusoa est allée interviewer l’une des participantes de ce festival pas comme les autres.

 

Kenza Courtois a 22 ans. Cette année, elle participe pour la seconde fois au Nikon Film Festival. Étudiante en Master 2 de Cinéma esthétique et création à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, et membre de la classe Égalité des chances de l’ENS Louis-Lumière, elle a fait du cinéma sa vocation. Pour sa deuxième participation au Nikon, elle raconte son parcours et sa façon de créer : comment laisser libre cours à son imagination lorsqu’il faut créer en suivant des règles ? Telle est la question.


Une vocation depuis son plus jeune âge


Kenza Courtois / Copyright : Crusoa

Ce qui plaît à Kenza dans la vie, c’est le cinéma. Et il faut dire qu’elle y est venue tôt. Après avoir suivi un atelier cinéma au collège en attendant qu’on vienne la chercher après les cours, ce secteur est devenu pour elle une révélation. « Les organisateurs m’ont appris à ne pas avoir peur de filmer, ils m’ont appris ce qu’il faut savoir pour se lancer. J’aimais déjà le cinéma, mais avec eux, j’ai concrétisé la chose. »


Celle qui passait tout son temps à regarder Mary Poppinspour essayer de tout saisir du chef d’œuvre de Walt Disney a bien grandi. Désormais, on compte près de quatre courts-métrages à son actif, dont trois ont été réalisés dans le cadre de concours. Une habitude qu’elle précise.


Le concours : une protection pour se lancer


Kenza Courtois / Copyright : Crusoa

On assimile souvent les artistes à des êtres libres, qui ne suivent pas les règles et créent tout ce qui leur passe par la tête. Pourtant, la plupart des grandes œuvres d’art ont été pensées sous la contrainte, ou dans des contextes où la liberté n’avait plus vraiment de signification.

Pour Kenza, la contrainte d’un festival de cinéma n’est pas qu’une difficulté à dépasser, c’est également une protection pour les jeunes créateurs : « Quand tu réalises un court-métrage en solitaire, c’est à toi de le porter. C’est pareil avec YouTube, sauf qu’avec le Nikon, tu bénéficies d’une plateforme qui est dédiée à ton travail, tu fais partie d’une communauté. Ça apporte de la visibilité, ça permet de nouer des liens. Tu suis les règles, même si c’est difficile, mais à la fin, tu bénéficies d’un cadre protecteur que tu n’aurais pas ailleurs. »


Et si les concours offrent un cadre pour se lancer, ils n’en restent pas moins stimulants. Ecrire pour écrire, soit. Mais écrire pour rentrer dans un thème, c’est autre chose. « Ce n’est pas plus stimulant d’écrire un court-métrage pour un concours, mais c’est vrai que c’est un défi à relever. Il y a du challenge. » Explique la jeune réalisatrice.


Mais dans ce challenge, se trouvent aussi de grosses difficultés. « C’est mon deuxième court-métrage pour le Nikon, mais je n’arrive toujours pas à me plier à la règle des 2min20. À chaque fois, mes courts-métrages sont écrits pour durer cinq minutes, je dois les réduire pour le Nikon, je n’arrive pas toujours à être très explicité à cause de ça. Mais je travaille pour m’améliorer » ajoute-t-elle. Il faut dire que le Nikon n’est pas tendre avec ses participants : les candidats doivent réaliser un court-métrage d’une durée de 2 minutes 20, générique compris. Autant dire qu’il ne reste plus beaucoup de temps pour l’histoire. « Mais j’ai compris le truc, il faut faire un court-métrage avec une unité. Unité de temps, unité de lieu : tout est plus clair comme ça. » Un conseil à retenir pour les prochains participants de ce festival !


Le court-métrage ALEA JACTA EST de Kenza au NFF 2021 :

Quel futur pour Kenza ?


Alors que la fin du Nikon approche, se pose la question de l’après. Quoi faire en attendant la prochaine édition ? « Je vais me lancer dans la réalisation personnelle, ne plus seulement participer à des concours. J’en ai fait beaucoup et maintenant, j’ai envie de créer ce qui me fait plaisir à moi. » Une envie plus forte que la peur du jugement, que Kenza a réussi à surmonter. « J’ai tout le temps peur d’avoir des mauvais retours sur mon travail, parce que c’est ce que j’ai envie de faire de ma vie. Je commence cependant à dépasser cette peur doucement, à filmer avec mes amies, à écrire plus, à envisager des projets plus gros et plus personnels. J’ai moins peur qu’à mes débuts. » Un progrès qu’elle n’aurait sans doute pas réalisé sans avoir participé à des concours : « Les concours m’ont poussée à me lancer, ils m’ont donné envie de réaliser seule, sans un cadre compétitif. Pour cela, j’ai regroupé des amies, on commence à parler de créer des choses ensemble. »

Mais si les concours sont abandonnés pour le moment, ils restent dans un coin de sa tête : « Bien sûr que je participe au Nikon l’année prochaine ! Quelle question ! Mais cette fois, je vais essayer de directement écrire un scénario de 2 minutes, pour encore plus me dépasser. »

Que le public s’attende donc à voir bientôt le nom de Kenza Courtois apparaître en festivals : la jeune femme n’a pas dit son dernier mot.


Pour soutenir le court-métrage de Kenza au Nikon Film Festival 2021, ça se passe par ici ! Vous avez jusqu'au 11 avril pour voter pour vos courts métrages favoris !


Kenza Courtois / Copyright : Crusoa

Et vous, avez-vous déjà participé à un concours ?


Photos : crédits réservés à Crusoa.

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